Nous Et Nos Spectacles (=Tout le monde)

La rousse attendait la réponse de son mentor, se demandant si il allait trouver cela une bonne idée ou non. Oh et puis, même si il refusait cela ne lui ferait pas grand chose, ce n'est pas non plus comme si cette décision allait changer sa vie, elle elle voulait juste faire "avancer" le cirque, mettre quelque chose de neuf, rapporter le plus d'argent possible. C'était logique en même temps, ce cirque était tout pour elle maintenant, sa maison, son lieu de travail, sa famille. Bon d'accord elle ne considérait pas les hybrides comme membre de sa famille, ils étaient là depuis peu, c'est à peine si elle leur avait adressé la parole.

Mecrow la relâcha, et elle se bougea quelque peu afin d'avoir une meilleure emprise sur le cerceau. Seulement après quelques minutes, elle l'abaissa le laissant retomber à terre, et laissant le fauve se coucher à terre près de ses pieds, bien qu'il ne devait pas être extrêmement fatigué. On lui avait prédis une mort? Et bien...Tant que ce n'était pas la sienne ni celle de quelqu'un de sa "famille" Erywan s'en fichait totalement. Ah oui si cela pouvait ne pas tomber sur un de ses animaux, cela l'arrangerait aussi. Elle l'écouta parler, mais ne l'interrompit pas, sachant qu'il ne préférerait sans doute pas être interrompu dans le fil de ses pensées.

Entendant un drôle de bruit à ses pieds, elle baissa légèrement la tête, et ramassa un espèce de gros bout de ficelle avec lequel le fauve jouait. Bon mauvaise idée il aurait très bien s'étouffer avec cette chose. Mais qui diable a bien pu mettre ça là aussi? On ne laisse rien trainer dans une des tentes, c'est dangereux, si jamais quelqu'un trébuche ou quoique ce soit.

Il est vrai que si la personne mourrait, il ne saurait sans doute pas lui faire subir la transformation, Erywan n'avait pas la moindre idée de comment il opérait, mais elle ne chercherait pas à le savoir, chacun à sa fonction et elle ne voyait personne d'autre que Mecrow pour faire ça. En fait, il était la seule personne qu'elle admirait, ou qui était plus haut dans son estime que les autres. Et Crazy Queen aussi, c'était grâce à elle qu'ils étaient arrivés là. Les autres quand à eux, ils ne se démarquaient pas tellement les uns des autres, mais ils étaient déjà à un niveau plus haut que celui des hybrides.

Elle attendit patiemment -Oui oui ça lui arrivait de temps à autre de l'être- la réponse, alors qu'il était en train de parler de ses cartes, chose qu'elle suivit plus ou moins. Après tout, il s'expliquerait certainement après, sauf si il a vraiment envie de l'enquiquiner. Mais bon, là il s'agissait de quelque chose d'important et qui leur tenait à coeur à tous le deux alors, peut-être qu'il allait être indulgent.

Finalement, il lui ébouriffa les cheveux, lui donnant une réponse positive. Et bien qu'elle soit assez fière d'avoir pu contribuer à la mise en scène d'un nouveau numéro, elle prit un air faussement vexé, remettant exagérément ses cheveux en place.

lança-t-elle d'un air boudeur, tout en passant une main dans sa frange, avant de porter son regard sur le haut de forme de son voisin. Elle plissa quelques instants ses yeux mauves, et d'un coup l'attrappa le mettant sur sa tête.

-Et bien voilà c'est beaucoup mieux comme ça! ...Tu aimes mon chou? termina la jeune femme à l'attention du tigre toujours à ses pieds, ce dernier relevant la tête ayant peut-être sentit qu'on l'interpellait. Erywan le gratta derrière les oreilles avant de lui donner une légère tape sur la tête

Mecrow se passa une main dans les cheveux. Il était rare de le voir sans son chapeau et il ne pas le sentir sur le haut de son crâne lui faisait bizarre. Il rattrapa rapidement son précieux et se l'enfonça sur la tête, tenant les bords de part et d'autre de sa tête. Il fit la moue et regarda Erywan à la dérobée, toujours occupée avec son tigre paresseux.

« On ne touche pas mon chapeau. Tu sais que si ça n'avait pas été toi, tu aurais fini à la porte ? »

Malheureusement, c'était elle et il n'était pas assez cruel pour laisser sa famille à la rue. Malgré ce que l'on dise sur lui, il avait un cœur. Petit, certes, peut être bien presque semblable à de la pierre, mais il était tout de même présent.
Il sourit en coin et s'approcha de nouveau de la jeune femme pour lui ébouriffer une nouvelle fois les cheveux, plus fortement cette fois-ci. Elle avait désormais la même coupe qu'elle devait avoir après avoir dansé toute la nuit sur une musique déchaînée. Mecrow se tourna alors vers le tigre et lui demanda :

« Tu ne la préfères pas comme ça toi ? Elle ressemble plus à vos amis lions. J'ai pas raison ? »

Il appuya ses deux mains sur son chapeau pour qu'elle ne lui pique pas une nouvelle fois. Il détestait vraiment que l'on s'en prenne à son précieux. Mais il appuya trop fort et le chapeau -un peu trop grand pour lui, mais c'était bien pour cela qu'il le gardait- s'enfonça, lui couvrant les yeux. Mecrow tâtonna à l'aveuglette afin de retrouver l'équilibre. Surpris, il avait fait un pas en arrière et avait trébuché sur ce qu'il pensait être une corde. Il s'accrocha à la première chose que rencontra sa main. Il se retrouva par terre, sur le dos, un poids sur lui. Il releva son chapeau et vit Erywan qui avait été entraînée malgré elle dans cette chute abracadabrantesque. Le clown l'attira à lui et ne fit rien pour essayer de se relever, bien au contraire.

« Je t'ai toujours connue pressée, mais là il faudrait peut être calmer ta fougue. »

Mecrow la fit basculer sous lui et se releva. Il lui attrapa une main et la tira afin de l'aider à se relever, mais en profita aussi pour l'attirer de nouveau à lui. Il la tînt par la taille et la fit tourner une fois, comme il l'aurait fait dans une danse. Mais, rapidement, il la lâcha et la poussant légèrement vers son fauve. Il haussa les épaules, comme résigné, malgré son sourire constant et fit un signe de tête vers l'horrible bête.

« Je crois qu'il est jaloux. Mais si tu t'occupes plus de lui que de moi, je vais finis par l'être aussi tu sais ? » déclara-t-il sur un ton presque malheureux.

Quelqu'un d'extérieur à la scène pourrait croire que c'était une pitoyable technique de drague. Mais pas du tout. Ca faisait simplement partit de leur jeu. Un petit jeu sans fin sans doute.
Mecrow observa toute sa troupe et fronça les sourcils à la vue de plusieurs personnes qui ne faisaient absolument rien. Il prit une grande inspiration.

« Bougez-vous ou je vous promets que vous serez tellement anéantis par les corvées que je vous réserve que vous ne pourrez plus soulever un éplucheur à patate pendant les trois siècles qui viennent ! » beugla-t-il.

Certes, sa menace n'était pas extraordinaire, mais certains avaient déjà eu affaire à lui et ils ne s'en étaient pas tous très bien tirés. Ce fut d'ailleurs eux qui réagir les premiers. Mecrow croisa les bras sur son torse et continua d'observer toute l'animation qui régnait. Un groupe d'acrobate qui venait de répéter sur scène papotait gaiement, comme s'ils n'était pas concernés.

« Ceux qui auraient le malheur de croire que leur entraînement est terminé parce qu'ils sont passés sur scène peuvent aller chercher leur éplucheur... » finit-il donc d'une voix doucereuse.

Le petit groupe qu'il regardait fixement se bougea immédiatement et partit chercher des accessoires afin de faire au moins semblant de s'exercer. Enfin, s'ils le prenaient à la légère, le clown ne leur réservait pas de cadeau.

Erywan "paradait" avec le chapeau de Mecrow, fière d'avoir réussi à le lui prendre, chose qui ne dura pas longtemps bien évidement. Alors qu'elle se tournait vers le directeur pour "l'admirer". C'est vrai qu'elle ne le voyait que très rarement sans son chapeau...Voir jamais. Quoiqu'il en soit, il le lui reprit, lui disant qu'elle aurait finit à la porte si ce n'était pas elle. Une menace? Non même pas. Bien que, elle ne voyait pas vraiment qui à part elle essayerait de le lui enlever...

lança-t-elle avec un sourire, avant qu'il ne l'ébouriffe une fois de plu. Non mais c'était quoi cette manie? Si il continuait, lui non plus ne ferait pas long feu! Bon d'accord, elle n'avait strictement rien à dire sur le fait qu'il reste ou non dans le cirque mais bon hein, on pouvait toujours rêver. Elle pouvait le...bouder! Oui très mature, mais enfin, il fallait bien qu'elle fasse quelque chose non? Hrm... Il la comparait donc à un lion? Elle fit donc un semblant de grognement, alors que son mentor appuyait -un peu trop fort- sur son chapeau, qui s'enfonça sur sa tête, ce qui fit changer le grognement en un rire étouffé.

Elle voulu l'aider, en le lui relevant seulement, elle n'eut pas le temps de faire quoique ce soit, qu'il semblait tomber et s'accrocha à elle. Mais, au lieu de sentir le sol dur, elle retomba sur quelque chose de beaucoup plus mou, ce qui ne la dérangea pas le moins du monde en fait. Il ne lui fallu que quelques secondes pour se rendre compte qu'il s'agissait du directeur. Elle voulu se relever mais ce dernier l'en empêcha, l'attirant au contraire à lui. Alors comme ça, il continuait toujours le jeu?

-Mais pourquoi? Moi je trouve que l'on est très bien comme ça...Pas toi? lança-t-elle innocement, avant de se retrouver cette fois-ci sur le sol, ce qui ne dura pas longtemps, Mecrow la relevant. La jeune femme lança un regard vers le fauve, sachant que le directeur ne les aimais pas particulièrement. Mais bon, chacun ses goûts, lui n'aimait pas que l'on lui enlève son chapeau, elle tenait à ses animaux. Elle se rapprocha du tigre, et se frotta contre lui, avant de l'embrasser

dit elle au tigre, néanmoins assez fort pour que Mecrow puisse l'entendre. Elle finit par se relever, et alla vers son mentor, ayant une idée derrière la tête. Il lança un regard à sa troupe et menaça ceux qui ne travaillaient pas. EN même temps elle le comprenait, si l'on faisait des entraînements, ce n'était pas pour faire causette. Oui elle c'était différent, en même temps l'entrainement des animaux se faisaient à des autres heures. Et puis pour le moment, ses fauves étaient presque à la perfection. Donc elle ne se sentait pas concernée par les éplucheurs de patates. Bien évidemment elle du le faire au début dans le cirque, mais assez vite son caractère s'imposa et des plus jeunes firent son tour à sa place. Quoi? Il fallait bien que les nouveaux apprennent non? Et puis...il faut dire que le fouet faisait peut-être une image un peu plus effrayante que l'éplucheur à patate.

Quand il eut fini de parler, elle se rapprocha encore de lui, jusqu'à se trouver juste derrière lui, et elle le prit par la taille, l'embrassant sur la joue.

lâcha-t-elle avec un sourire quelque peu narquois. Oui c'était toujours un simple jeu, qui semblait les amuser tous les deux. En tout cas, la jeune rousse y prenait du plaisir, cela animait ses journées. Mais Mecrow resterait toujours comme un frère pour elle, s'était celui qui l'avait sortie de son pétrin. Sans lui, elle serait sans doute toujours dans la rue errant à la recherche d'un quelconque emploi. Mai^s grâce à lui, elle connaissait la gloire, ou du moins elle commençait, elle lui devait beaucoup et bien qu'elle ne le montrait peut-être pas, elle le gardait en tête.

Mecrow sourit peut être un peu plus sincèrement qu'habituellement, ce qui était plutôt rare. D'ailleurs, il ne souriait comme cela qu'aux anciens de la troupe. Ceux qui l'avaient rejoint parce qu'ils avaient confiance, ceux avec qui il avait sué pour obtenir de quoi manger, ceux avec qui il partageait le secret de la fabrication des hybrides. Lorsque c'était arrivé, Mecrow avait pensé -peut être parce qu'il regardait trop la télé, enfant- que l'on risquait de les retrouver rapidement. Parce que les gentils gagnaient toujours... Mais bon, il avait beau rester gamin dans sa tête, il ne fallait pas non plus exagérer et il avait vite compris que la vie n'était pas du tout comme tout le monde le croyait.

Le clown s'éloigna, son sourire se dissipa pour être remplacé par celui qu'il avait habituellement et alla s'asseoir sur une caisse en bois. Il posa les mains sur le bois et s'appuya dessus, la tête penchée en arrière. Il se releva rapidement et regarda sa main droite. Une écharde s'y trouvait, assez enfoncée. Il fit la moue et jeta un regard meurtrier au morceau de bois qui semblait le narguer dans sa paume. Ca ne faisait pas très mal, mais c'était très dérangeant. Et puis ça pourrait l'empêcher de bien faire un numéro.
Il commença à essayer d'enlever l'écharde avec ses dents, mais n'arrivant pas à grand chose, il se tourna vers Erywan avec des yeux de chien battu. Et bien quoi, si elle aimait les bêtes, elle pourrait céder à ce regard non ?

« Dis... Par le plus grand des hasards, tu ne te baladerais pas avec une pince à épiler sur toi ? Après tout tu es une fille alors bon... »

Certes une fille n'avait pas toujours de pince à épiler sur elle et si Erywan en avait une, Mecrow voulait bien ne plus porter son chapeau durant une journée entière... Enfin peut être pas quand même. Bref. Mais ça valait le coup d'essayer non ? Il ne perdait rien à cette simple phrase. De toute façon, les gens sont tellement habitués à ce qu'il dise n'importe quoi qu'il aurait très bien pu dire « Tu n'aurais pas vu mon chameau ? Je dois le faire passer par un chas d'aiguille... » que ça aurait eu exactement le même effet.

Mecrow mit sa tête dans ses mains, récitant des phrases sans queue ni tête, se lamentant sur son malheur et maudissant la 'vilaine écharde' jusqu'à la cinquantième génération. Il sortit finalement son roi de pique et le regarda en silence. Il se voyait lui même là... En moins beau, évidemment. Entre Mecrow et une vieux moustachu, le choix était vite fait. Mais il y avait une chose de plus appréciable chez la carte. Du moins du point de vue du clown.

« Saleté, toi t'as pas d'écharde hein ? Et ben je vais t'en planter une... Non sinon tu auras mal et je ne veux pas avoir deux fois mal. Parce qu'on est pareil n'est-ce pas ? Ah non, moi je suis mieux. Mieux que toi et que toi et les trois autres rassemblés. Tu veux savoir pourquoi ? Parce que moi je peux parler, t'insulter et dire ce que je veux sans que tu ne puisse répondre. Mais je te laisse ta chance si tu veux. M'es-tu inférieur ? »

Mecrow attendit une demi-seconde avait de brandir les bras au ciel.

« Qui ne dit mot consente, donc tu m'es inférieur ! il ramena la carte à son visage et lui lança un regard triomphant. Alors puisque tu m'es inférieur, tu dois t'éloigner de moi d'au moins trois mètre ! »

Le clown jeta la carte au loin qui revînt vers lui à cause d'un courant d'air. Il l'attrapa du bout des doigts et la regarda fixement. Finalement il la rangea soigneusement avec les autres. Après tout si elle voulait tant que ça rester avec lui, c'était toujours possible. Ils allaient devoir faire des efforts tous les deux, voilà tout.

Erywan finit par le lâcher, se doutant qu'elle ne saura pas faire grand chose accrochée comme ça. Après tout, à moins de n'être siamoise avec lui, elle n'avait aucune raison de rester comme cela et surtout aucun avantage. De plus, il finit par s'éloigner après un sourire sincère, ce qui était chose assez rare, et qu'elle lui rendit avant de se préoccuper de son animal. Voyant qu'il était assez calme, à la limite d'amorphe, la jeune rousse s'accroupi et en profita pour s'assurer qu'il n'avait rien dans les yeux. Un grain de sable ou quoique ce soit pouvait provoquer une infection ou autre chose, alors tant qu'elle avait le temps, autant le faire afin d'éviter d'avoir à appeler le vétérinaire. Elle n'aimait pas tellement cette dernière personne. Oh cela n'avait rien de personnel, juste que premièrement elle n'aimait pas que quelqu'un d'autre s'intéresse de trop près à ses animaux, et deuxièment elle n'aimait pas non plus montrer qu'elle n'arrivait pas à soigner correctement ses fauves lorsqu'ils gravement malade.

Ne remarquant rien, elle se releva, et donna un morceau de viande sechée au fauve, chose sur laquelle il se précipita, comme si il avait peur qu'il ne disparaisse avant qu'il ne l'atteigne. Erywan observa durant quelques instants son animal, avant que son mentor ne revienne vers elle, un regard de chien battu collé au visage. Elle releva légèrement un sourcil suite à sa phrase, non pas qu'elle la trouvait bizarre, seulement qu'elle ne voyait pas pourquoi il avait besoin d'une pince à épiler. Elle se doutait qu'il n'allait certainement pas s'amuser à s'épiler maintenant en plein milieu de l'entraînement...Allait il improviser un nouveau numéro peut-être?

Finalement, elle eu la réponse à sa question, alors qu'il se lamentait. Une écharde c'était donc ça? Et bien, elle n'avait pas une pince à épiler, mais l'équivalent dans ce qui lui servait de casier, étant donné que les fauves avaient souvent le même problème. Une fois de plus, elle le laissa parler, après tout si elle le coupait, il la nierait sûrement pour continuer sa phrase alors...Elle eu un sourire lorsque la carte revint vers lui, et alors qu'il la rangeait avec les autres, Erywan pris la parole

lança-t-elle en tournant les talons, en gardant néanmoins un oeil sur son tigre, afin qu'il ne fasse pas n'importe quoi en voyant qu'elle s'éloignait. Seulement, il était trop occupé avec son bout de viande pour faire quoique ce soit. Arrivée dans les coulisses, elle chercha quelques instants son "coin" et en sorti une pince ainsi que de l'alcool à désinfecter et de l'ouate. Ben quoi? On est jamais trop prudent!

Elle revint sur ses pas, avant de prendre la main de Mecrow et l'inspecta durant quelques secondes, cherchant le vil morceau de bois. Lorsqu'elle l'eut repéré, elle enleva l'intrus avec précaution, avant de désinfecter l'endroit où il se trouvait, même si cela ne devait pas servir à grand-chose

termina-t-elle tout en brulant l'écharde. Au moins maintenant elle ne ferait plus de mal à personne! Et cela en ferait une de moins qui risquerait de se coincer dans un des coussinets de ses bêtes. Finalement, elle préférait peut-être enlever celle des êtres humains, généralement ils faisaient moins d'histoire pour tendre leur main que les fauves à tendre leur patte. Mais bon, après tout tout cela dépendait peut-être du caractère de la personne. Et puis là, elle ne lui avait pas vraiment laissé le choix, mais elle s'en fichait, il voulait qu'il la lui enlève alors?

Non pas qu'elle aimait les enlever, mais autant s'assurer et puis, envers les personnes qu'elle appréciait, même si elle s'amusait à se montrer exagérément hautaine, lorsqu'ils étaient blessés, c'était plutôt une maman poule. Mais seulement avec les personne aimée. C'est à dire un nombre très limité. Voir inexistant par rapport au nombre de personnes vivant sur terre. Mais bon, personne n'est parfait. Alors pourquoi le serait-elle?

La jeune femme était toujours couchée sur le sol, et s'ébouriffait maintenant les cheveux, dans l'espoir constant d'enlever les grains de sable qui pouvaient encore s'y trouver. Après quelques minutes, elle s'arrêta, se contentant de lancer un regard noir au sol, bien qu'il pouvait difficilement le voir. Mais bon, cela ne la dérangeait pas le moins du monde de passer pour une folle alors, qu'elle continue si cela lui chante.

Elle releva néanmoins la tête en sentant quelqu'un passer tout près des deux hybrides, et remarqua qu'il s'agissait du directeur du cirque. Bon soit il ne les avaient pas vues, soit c'était un moyen subtil de leur faire remarquer qu'elles feraient mieux de se mettre à travailler que de parler. La deuxième option était plus réaliste, bien que la première plaisait mieux à Amber. Enfin, dans la vie on ne peut pas faire tout ce que l'on veut. la Neko hésita quelques instants à rejoindre les ustensiles qu'elle avait laissé un peu plus loin, mais son homologue lui répondit, et elle trouva beaucoup plus intéressant de l'écouter que d'aller s'entrainer.

-Oui...A vrai dire, je ne sais pas trop comment je ferais en dehors d'ici, n'avoir qu'un seul Maître ne me plait pas...on ne sait jamais sur qui on peut tomber, et puis ici, on peut montrer et excercer nos talents. Chose que l'on ne pourrait pas faire peut-être en temps normal.

dit-elle, en bougeant sa queue comme à son habitude, avant d'entendre la menace de son mentor, si jamais ils ne s'y mettaient pas. Bon au moins elle n'était pas la seule à parler, c'était déjà ça non? Elle lâcha un infime soupir, fit signe à l'autre hybride qu'elle revenait, et alla chercher ses ustensiles, avant de revenir. Elle étouffa un bâillement, et s'asseya par terre, ne sachant toujours pas par quoi commencer. Elle regarda sa position par rapport à la lumière pour la deuxième fois de la journée, et prit un miroir, s'amusant plus qu'autre chose à faire des jeux de lumières.

Mecrow ne dit rien alors que Erywan lui enlever l'écharde. Lorsque ce fut fait, il ouvrit et ferma la main, appréciant la douleur disparu -bien qu'elle ne fut pas si forte que ça- et se contenta de souffler lorsqu'elle lui fit remarquer que le morceau de bois serait toujours logé dans sa paume si elle n'avait pas ses animaux avec elle. Bien qu'elles aient été utiles en cet instant, elle était la plupart du temps d'affreuses boules de poiles puantes et baveuse... D'accord elle ne puaient pas, la jeune dompteuse y veillait. Il n'empêche qu'elles sentaient tout de même le fauve, ce qui était on ne peut plus normal mais qui dégoûté le clown. Mais il réussit à garder ses sales commentaires pour lui à grand renfort de volonté.

Lorsqu'elle lui demanda si il n'en avait pas une autre, il leva les mains au ciel et les observa les retournant parfois. Il ne voyait rien, mais en même temps il devrait être fort pour voir une minuscule bout de bois à cette distance. Il frappa dans ses mains et, ne sentant aucune douleur, fit un geste négatif de la tête. Il rigola comme un enfant qui voyait Noël arriver plus tôt cette année, tout content de pouvoir de nouveau bouger sa main comme il l'entendait. Il ressortit le roi qu'il avait jeté un peu plus tôt et s'excusa platement de son comportement.

« Ah je suis désolé, tu comprends, la douleur me rendait fou et je n'en pouvais plus. Mais je ne pensais pas du tout ce que j'avais dis. Je t'aime tellement... Toi tu ne me trahiras jamais n'est-ce pas ? Tu es comme toi, tu ne feras rien à ta famille, or on est de la même famille. Tu es mon premier jeu. Tu es aussi vieux que moi ? Peut être. Je ne sais plus. Tu te souviens de notre première rencontre ? Moi pas, j'ai oublié. Mais je dis que tu es la premier, mais en vrai tu remplaces le premier. Tu es le troisième premier je crois. Ou pas. Je sais plus. Tu te souviens toi ? »

Mecrow s'arrêta de débiter ce flot de paroles incompréhensibles et s'éloigna de la dompteuse de quelques pas, prêt à aller voir si les autres s'occupaient comme il le fallait. Mais il fit demi tours et lui adressa une dernière parole.

« Je te laisse prendre qui tu veux pour entraîner tes fauves à être en contact avec d'autres personnes, mais ne prend pas le six de cœur s'il te plaît. »

Il s'éloigna ensuite rapidement. Les yeux rivés sur ses cartes, il arrivait malgré tout à esquiver les caisses jonchant sur le sol ou les cordes pendant sous le chapiteau. Il observait vaguement les membres de la troupe, mais tous semblaient plus ou moins travailler. Il n'était pas aveugle, certains faisaient semblant, mais il laisserait passer pour cette fois-ci. Tout se jouerait le jour du spectacle. S'ils n'étaient pas la hauteur, ils en payeraient le prix. Il rigola malgré lui à cette pensée. Seul, assis sur une caisse, il s'esclaffait sur les différentes corvées que pourraient faire les tire-au-flanc. Un des anciens acrobates qui venaient de répéter sur scène le regarda bizarrement. Mecrow sourit de plus belle, bien que cette fois-ci il n'avait plus rien de joyeux -du moins pour les autres, le clown lui s'amusait comme un fou qu'il était- et le fixa plusieurs instants sans rien dire.

« Oui ? Besoin de quelque chose ? Un éplucheur peut être ? A moins que tu ne préfère trier toute la paperasse avec une pince à timbre, les mains liées dans le dos ? »

L'homme ne demanda pas son reste et retourna avec ses coéquipiers. Mecrow rigola une nouvelle fois à gorge déployée. Finalement il réussit à se calmer. Il étala les cartes devant lui et décida qu'il devait aussi s'entraîner. Il rassembla toutes les cartes dans ses mains, montra leur faces au publique imaginaire, effectua quelques mouvements vifs et remontra les faces. Seuls des as de pique étaient présent. De nouveau, il exécuta quelques mouvements et toutes les cartes disparurent. Il alla près d'une caisse et retrouva son paquet, derrière celle ci. Il enleva sa veste, se retrouvant maintenant en manches courtes. Il continua ainsi son show, faisant parfois tomber une pluie de cartes diverses et variées. Faisant apparaître quelque chose entre les cartes ou autre.